Un prestige oublié

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Dojo familial Kazehana –  Quelque part dans le pays de la foudre il y a plus de cinq ans  …

Le printemps se révèle à des yeux avertis, le soleil se montre plus enthousiaste et les fleurs de cerisiers laissent leur pétales tombés sur le sol encore froid par les températures de la nuit. A l’extérieur du dôjo, une petite fille de quinze ans isolée semble s’entraîner avec l’aide de ses bras, jambes et une poupée de bois sur laquelle elle tape à nu. Pas de chaussure ni de gants. De si bonne heure ? Cette petite avait les cheveux foncés avec une petite coupe au carré, ses yeux étaient d’un bleu très intense et sa voix résonnait tel un cri de guerre. Son visage manifestait de la volonté et un sérieux assez prononcé. Sur un rythme assez rapide et régulier, elle frappait le mannequin avec une force qui pouvait surprendre pour une fillette de son âge. Pourtant, si on prête une oreille attentive, le bruit du contact était légèrement audible. S’entraînant tous les jours pendant de longues heures, elle subissait en silence les entraînements difficiles qu’on lui prodiguait. Mais dans l’ombre du dojo, plusieurs personnes l’observait en silence et semblait inquiets. Comme si quelque chose allait de grave allait arriver. Au sud de l’immense cour, une porte ouverte avec une personne assise en position du lotus accompagné de plusieurs autres personnes. Cette personne en lotus était habillée de manière élégante et portait son rang en diadème. Son nom : Megumi mais dans le clan, on l’appelait Tenjin et la petite fille qui s’entraînait à l’extérieur était sa fille et la dauphine à ce poste. Normalement, tout le monde devraient l’appeler Hajin mais ce n’est absolument pas le cas. Ouvrant enfin les yeux, elle entame une discussion avec ses partenaires et ses collaborateurs surnommé les Mugen. La mère observe sa jeune fille qui s’entraîne activement avant de poser le regard sur ses collaborateurs. L’un d’eux avait justement quelque chose à dire…

« - Mugen 1 : Quand avez-vous l’intention de lui dire Tenjin-sama ? »
« - Megumi : Très bientôt. Pour le moment, elle n’est pas encore prête ! »
« - Mugen 1 : Vous êtes sérieuse, Tenjin-Sama ? Son expérience et ses diverses missions prouvent qu’elle dispose largement du niveau … »
« - Megumi :  Elle est la Hajin du clan et elle n’a pas le droit de se planter et certainement pas à cette occasion… J’ai confiance en elle mais pas en ses concurrents. »
« - Mugen 3 : Mais c’est la tradition. Votre frère et vous-même y êtes passés à son âge. Personne ne pourra déroger à la tradition. Même pas la paria qu’elle est… »
« - Megumi : Entendez-moi bien. Elle n’est pas une paria. Je l’ai élevée même si elle n‘était pas désirée à l’époque. De plus, il s’agit de Hajin et vous n’avez pas le droit de la dénigrer. Peu importe sa naissance, elle est ma descendante et elle a des droits sur vous que vous le vouliez ou non… »
« - Mugen 2 : Vous devriez renoncer à la nommer Hajin. C’est de la folie, elle va nous enterrer avec elle... »
« - Megumi : SILENCE ! Ce n’est pas à vous de décider qui sera mon héritière. Elle est déjà choisie et vous devez respecter ma décision. De plus, il va vous falloir apprendre à la supporter car il y a des chances qu’elle soit votre supérieur d’ici quelques années… »  

Un silence règne ensuite sur les lieux. Ce que Megumi devait dire à sa fille ? Rien de très important mais elle ne devait pas oublier qu’en tant que Hajin, elle est obligée de participer. Megumi comme elle avait du passé cette épreuve. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un regroupement des assassins reconnus dans leur catégorie comme étant les meilleurs. Cet évènement les oblige à s’affronter dans un combat à la loyale. La victoire revient à celui qui aurait mis K.O son adversaire mais jamais ils ne doivent s’entretuer. La raison de la crainte : sa fille unique va participer à l’évènement parce qu’elle a l’âge mais les membres du clan ne semble pas l’apprécier. Oui, elle est déjà douée pour son âge mais elle ne va pas affronter n’importe qui non plus. Il s’agit de l’élite, la crème de la crème du clan Kazehana. Néanmoins, Megumi laisse un sourire s’échapper. Elle connaissait les règles mieux que personne pour en avoir été la championne après une finale décisive contre son jumeau. Et cet évènement a lieu tous les dix ans afin que plusieurs générations puissent y participer. Elle se lève et elle observe sa jeune fille s’entraîner convenablement avant de reprendre la parole à l’intention de ses conseillers.

« - Megumi : Maintenez l’évènement à la date prévue…  »
« - Mugen 1 : Vous en êtes certaine ? »
« - Megumi :  Absolument… »
« - Mugen 3 : Très bien, il sera fait selon votre volonté …  »

Montrant un fin sourire, elle pose le coude contre la porte tandis que les conseillers la laissèrent enfin en paix. Fermant les yeux, elle sait que Hime fera tout pour s’en sortir haut la main mais elle va devoir tout lui expliquer. « Je m’assurerais personnellement que tu sois prête, Hime …   » . La petite fille continuait à s’entraîner sous les yeux attendris de sa mère. Observant la pendule, elle entend un petit bruit et elle hoche la tête. Cela n’avait qu’une seule signification : les entraînements de Hime allaient être de plus en plus difficile pour elle et c’est maintenant que tout commence. Quant à la discussion, elle verra plus tard lorsque son unique fille ne sera pas trop vidée de son énergie. Mais étrangement, elle savait que sa fille surmonterait cet obstacle avec détermination et passion. Au loin, la jeune violine avait fini de taper contre une marionnette en bois et elle se défoulait dans l’arbre. Jouant avec son équilibre et ses corps, faire ça dans un arbre est dangereux mais la petite est habituée et cela parait être un jeu d’enfant pour elle. Pourtant, son art peut encore évoluer vers un style qui lui sera peut-être propre et qui sera unique en son genre. Seulement, c’est à Hime seule d’en décider. Désormais, le compte à rebours était lancé et dans deux mois, elle allait recevoir son titre officiel de Hajin qui se terminera par ce tournoi. Il y avait du pain sur la planche….

Tout semblait si simple mais si difficile à la fois. La petite Hime , âgée d’à peine quinze ans mettait plus que sa vie en jeu dans ce tournoi. Sa mère le savait et elle avait peur du débordement des adversaires de sa fille. Un jour de pluie, Hime était devant sa fenêtre ouverte à observer dehors. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne semblait pas motivée à aller s’entraîner. Depuis quelques jours, elle avait peur… Peur du jour J, peur du jour où elle sait qu’un tournant de sa vie va avoir lieu. Les diverses discussions qu’elle avait eu avec sa mère lui trottait dans la tête. Par moment, elle faisait comme les Dieux. Il était dit que lorsque la pluie tombe sur le royaume des Hommes, les Dieux pleurent. La fillette se posait beaucoup de question et des doutes prenaient souvent le dessus. Elle était peut-être un assassin et un membre de la famille originelle mais elle n’est pas immortelle. Elle était comme le papillon qui sert d’emblème à son clan. Elle était éphémère… et certainement pas libre … Affectée à ses obligations très jeune, elle n’a jamais vraiment pensé à elle. Elle devait être la digne représentante du clan et resté debout quoiqu’il arrive. Mais allait-elle le rester longtemps ? Oui, elle avait peur. Mais la peur est normale pour une adolescente de son âge … Elle grandit, elle mûrit et elle devient responsable… Seulement, elle voulait fuir ses responsabilités et découvrir ce qu’est réellement la vie. Jamais, elle n’a quitté le dojo sauf pour les missions. Jamais elle n’a pu côtoyer autres personnes que ceux du clan qui passent leur temps à la ridiculiser et à l’insulter comme si elle n’était qu’un vulgaire prisonnier qu’on voudrait briser moralement. Même si en face, elle se montrait entièrement neutre avec le temps, cela donne l’effet de vous ronger depuis le fond de vos entrailles. La souffrance ? Qu’a-t-elle fait pour mériter cette haine des autres ?

Devant sa fenêtre, elle pleure en silence loin de tous ceux qui souhaite la voir faible et la voir mourir. Cette pression énorme qu’elle porte sur ses épaules… Tout ça la dépasse. Pourquoi lui crache-t-on la colère et la haine à la gueule ? Pourquoi désire-t-on sa mort ? Pourquoi tout ça ? Le bruit des gouttes d’eau frappant la toiture du dojo. Fenêtre ouverte, elle était assise sur un siège… Devant elle se trouvait ses armes en dehors de leur fourreau. Non, elle ne veut pas se suicider mais elle a envie de faire des meurtres dans son propre camp… Cela la brûlait comme un acide rongeant un sang, une drogue accoutumant son preneur… Sous cette peine, une colère sans nom faisait petit à petit son apparition. Elle connaissait ses origines de paria mais on ne lui avait pas demandé son avis. Elle était née de la sorte et elle ne pouvait pas faire autrement… Sa mère… Elle pensait à elle et à toute la souffrance qu’elle a dû avoir lorsqu’elle est arrivée. Le seul être à être présente pour elle, la seule personne à qui elle tient véritablement, le seul membre de ce clan qu’elle aime… Petite et fragile disait-on mais est-ce vraiment le cas ? Eh bien, elle va prouver à tous ses idiots qu’elle est loin de ce qu’ils pensent…  Se levant, elle essuie ses larmes avec l’aide de son kimono avant de marcher vers son bureau en bois. Sur celui-ci, on pouvait y trouver une lettre d’un de ses rares correspondants se trouvant à l’extérieur du dojo où elle passe toute sa vie … Ce morceau de parchemin manifestant une dorure autour expliquait que les ravages de la précédente guerre étaient encore très présents dans le monde shinobi et que même si la colombe de la paix avait parcouru le monde de fond en comble, les tensions sont encore très palpables et très ressentis… Mais ce n’est pas ça qui attira l’attention de la jeune fille.

Sur le côté, il y avait une photo d’elle, de son oncle et de sa mère. Oui, son oncle lui manquait car c’était lui qui l’avait entraîné au départ avant qu’il ne meurt stupidement durant la dernière guerre. Serrant le poing, elle frappe le sol violemment avec au point qu’elle se fait mal et qu’une marque est visible sur le sol. Ce bruit alerte les gardes qui pénétrèrent dans la chambre. Hime fait volte-face et elle envoie son poing en direction d’un des gardes qui avaient osé pénétrer ses quartiers. Mais elle arrête celui-ci en chemin et son regard affichait de la colère et une telle intensité de rouge que les gardes comprirent le message et quittent rapidement les lieux avant qu’elle ne les mette en pièce sans mauvais jeu de mot. Retrouvant un calme dans la chambre, elle laisse son bras rejoindre son torse mais elle garde son poing serré. Marchant d’un pas lourd vers la fenêtre, elle regarde où elle marche avec ce même regard et cette même colère. « Pourquoi suis-je ici ?  » . Elle ferme les yeux et elle verse encore quelques larmes de tristesse, de colère et de haine dans le fond. Se mettant de nouveau assise, elle pose son regard sur la pluie avant de fermer les yeux. Se mettant au fond de son siège, elle laisse le bruit de la pluie tenter de la calmer mais au fond d’elle, elle bouillottait tel un volcan qui m’attendait qu’une chose : Exploser et lancer sa divine colère sur le monde.  C’est peut-être pour ça que la famille originelle a des affinités aussi étroites avec l’élément de la foudre…  Elle libère un profond et immense soupire avant d’ouvrir les yeux et de regarder la photo dont elle avait le cadre dans les mains. Elle ne l’a jamais oublié et il n’est pas rare qu’elle lui rende une visite sur sa tombe… « Pourquoi m’avoir abandonnée, mon Oncle ? Tu étais le seul à m’avoir acceptée à ma juste valeur avec Mère… Pourquoi es-tu parti en guerre ce jour-là ? Pourquoi …  » . Elle sent alors la colère l’envahir de nouveau et elle lâche le cadran qui se brise alors que la jeune Hime quitte sa chaise pour s’effondrer de peine, de colère et de douleur en même temps sur le sol de ses quartiers encore recouvert d’une innocence sans pareille. Ses cris se font entendre et quelques minutes après ce fut sa Mère qui arriva à sa rescousse. Apercevant sa jeune fille sur le sol, elle l’a prend dans ses bras le temps qu’elle évacue tout ce qui lui pèse sur le cœur.

Plusieurs dizaine de minutes passèrent avant que Maya ne parvienne à se calmer. Une nouvelle douleur avait encore une fois marquée l’être qu’elle était. Mais c’est ce jour-là qu’elle décida qu’elle ne laissera personne la traiter comme le fait la grande majorité de son clan. Elle allait montrer à tout le monde qu’elle est la plus forte et la plus maline. Plaçant ses bras autour du cou de sa mère, elle la serre tendrement dans ses bras tout en fermant les yeux. Elle aime sa mère plus que tout au monde et elle ne se le pardonnerait jamais s’il lui arrivait quelque chose. Tandis que la fille se calme dans les bras de sa mère, Megumi remarque le cadran cassé et elle ramasse celui-ci pour jeter un œil sur la photo. Elle montre un triste sourire en apercevant son adorable jumeau qui n’est plus aujourd’hui… Il est mort lorsque la guerre ravageait le monde afin de répondre à l’appel du Raikage… Même le clan Kazehana avait perdu dans cette guerre qui n’était pas la leur initialement. Megumi semblait mélancolique à la vue de la photo mais son frère n’a jamais quitté son esprit… Jamais, elle ne l’a oublié et à chacun de ses anniversaires, elle se rendait sur sa tombe pour lui souhaiter comme s’il était toujours présent à ses côtés. Hime se calme avec du temps mais Megumi se devait de consacrer du temps à sa fille unique, sa seule fille. Une discussion s’entame et la fille se confie à sa mère. Hime avait besoin de ça…

Ça y est… L’évènement est désormais présent et tout le monde était fin prêt pour l’occasion. Même la petite Hime qui avait eu une discussion avec sa mère avant celui-ci. Le tournoi se déroulerait dans le dojo d’entraînement du clan et certains combats se dérouleront à l’extérieur. Mais le grand jour était arrivé et la petite fillette avait hâte d’en finir. Étant en pleine forme, elle se tenait prête dans un coin. La salle était rectangulaire et le monde était autour assis en attendant que la Tajin ouvre les hostilités. Elle était la seule à pouvoir le faire et tout le monde n’attendait plus qu’elle. C’est alors que la porte s’ouvre en hauteur et Megumi Kazehana se manifeste. Habillée avec un kimono vert traditionnel et coiffée à l’ancienne, elle s’avance vers l’estrade où elle observe tout le monde sans se poser de question. Levant une main, les concurrents se regroupent au centre de la pièce. Hime en fait tout autant alors qu’elle se trouve être dans un coin. Se levant, elle place un pied devant l’autre avant de rejoindre les autres. Habillée avec un corset violet, elle porte un vêtement court mais elle se fout des remarques, elle ne doit de comptes à personne hormis sa mère et Tajin du clan. Elle se remémore la discussion qu’elle avait eue avec elle. Elle n’avait pas le droit d’échouer et elle avait une énorme pression sur les épaules. Cependant, elle ne s’en plaint pas car c’est le prix à payer lorsqu’on est l’héritière du clan et de la famille originelle. Rejoignant les autres concurrents, elle se met à genou comme les autres et elle baisse la tête. Aussi loin que remonte ses souvenirs, elle sait que c’est le moment où le chef du clan fait un discours mais elle sait que sa mère n’est pas vraiment faite pour les gros discours. C’est son oncle qui avait la répartie pour. Mais aujourd’hui, Megumi devait se débrouiller seule puisque son frère était mort durant la précédente guerre… Mais le clan ne semble pas malheureux malgré qu’une femme en soit à sa tête. Du haut de son estrade, la Tajin leur fait signe de se relever et les uns après les autres se relèvent levant ainsi la tête vers celle qui était le maître des lieux. Megumi joint ses mains et elle pose ses yeux foncés sur les concurrents et reste quelques secondes sur sa petite fille... Elle est celle en qui elle a placé tous ses espoirs et elle savait que Hime ferait tout pour s’en sortir vainqueur.  Prenant une grande inspiration, Megumi laisse sa voix se montrer. Elle reflétait la droiture de l’ancienne shinobi mais aussi sa douceur et sa délicatesse.

« - Megumi : Vous êtes quinze concurrents, vous avez tous et toutes vos spécialités, vous avez survécut aux épreuves de sélections, vous figurez parmi les meilleurs de votre catégorie mais c’est loin d’être terminé… Mon ancêtre a mis en place ce tournoi dans le respect de tous ses arts dont nous nous sommes spécialisés et ce tournoi a pour but de départager le plus malin et celui qui se démarquera le plus devenant ainsi l’ombre de la branche principale. J’attends de vous le profond respect des règles et des traditions de ce tournoi dont vous avez tous pris connaissant en postulant et je serais intransigeante là-dessus.  Autour de vous se trouve des juges extérieurs au clan qui ont reçu des instructions claires et concises Au moindre écart, vous serez automatiquement éliminé sans préavis du tournoi.  Je vous souhaite à tous et à toutes bonne chance et donnez le meilleur de vous-même car vous n’aurez pas plusieurs occasions comme celle-ci ! »

Les concurrents joignent leurs mains pour dire que le message est clair. Concernant les membres du jury, ce sont des personnes dont les identités sont masquées afin de les protéger. Ils doivent signer une clause de non divulgation afin de ne pas être corrompus par les membres du clan et seule le Tajin connait leur véritable identité puisqu’elle les recrute elle-même. Tout au long du tournoi, elle les fait surveiller de près afin d’éviter les problèmes. Bref, il y a toute une sécurité à mettre en place. Les concurrents s’éloignent sauf une seule personne : Hime. La petite fillette se remet à genou avec un poing sur le sol tout en levant la tête vers sa mère. Elle avait un regard déterminé mais tout aussi fixé. Elle ne voulait pas décevoir sa propre mère dans ce tournoi. Megumi baisse alors les yeux avant de sauter de son estrade pour la rejoindre dans la pièce. La petite tête violette baisse alors la tête. Il était temps de faire ce qui devait être fait.

« - Megumi : Geisha Kazehana Hime, êtes-vous prête à recevoir votre titre et votre héritage ? »
« - Je le suis, Tajin-sama ! »
« - Megumi : Qu’il en soit ainsi ! »

Megumi regarde un de ses gardes qui lui apporte l’héritage familial. Depuis des générations, un katana transcende les héritiers et héritières. Le dernier en date à l’avoir porté fut son oncle mais depuis sa mort, Megumi ne l’a jamais porté car elle estimait qu’il devait revenir à Hime. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une cérémonie traditionnelle et il y avait un code à suivre. Le garde tend au chef quelque chose qui se trouve emballé dans un tissu preuve de son entretien. Megumi attrape la garde du katana et sort de son fourreau d’un coup rapide ayant pour effet de faire voler le tissu dans la pièce. Arme dégainée, elle place la lame sur chacune des épaules de la petite fillette qui ne bouge pas. Après ça, Megumi prend le fourreau et range l’arme dans ce qui lui appartient avant de le tendre à Hime. La petite fille se relève et elle tend ses mains vers sa mère tout en s’inclinant signe de respect pour le statut de sa mère. Megumi dépose le katana dans les mains de Hime avant de s’incliner avec respect. Hime, quant à elle, elle recule de quelques pas avant de placer la lame dans son dos. Ce katana porte l’insigne de la famille sur la garde mais aussi sur l’ensemble du fourreau preuve de son appartenance. C’est alors que sa mère prend la parole en se redressant.

« - Megumi : Kazehana Hime, te voilà élevée au rang de Hajin et à ce titre, tu entames les hostilités ! »

Hime se remet à genou devant Megumi avant que celle-ci ne s’éloigne de sa fille pour reprendre sa place. Restant immobile le temps que sa mère rejoigne sa place, elle finit par se relever alors que Megumi ouvre officiellement le tournoi. Tous les regards se tournent alors vers le tirage au sort. En effet, un membre de la garde sort un petit morceau de parchemin d’une petite bourse. Et c’est sur ce parchemin que se trouve le nom de l’adversaire de Hime. Le silence est pesant tandis que la jeune Hajin se met en position. Fermant les yeux, elle semble vouloir se concentrer avant le lancement du premier combat. Cela ne semble pas la perturber. Le garde s’approche de Hime et lui tend le morceau de parchemin. Surprise, elle ne s’attendait pas à ça et elle lève la tête vers sa mère qui hoche la tête. Libérant un soupir, elle prend le morceau de parchemin et elle le déplie. Baissant ensuite les yeux, elle hoche la tête à l’attention du garde qui s’éloigne. Elle se retourne et elle prend la parole.

« - Hayate Senhime ! »

Elle froisse le papier qu’elle va mettre dans une sorte de petit saladier se trouvant plus loin. A son nom, un homme plus grand qu’elle s’avance. Il portait sur lui divers outils qui firent penser qu’il maitrisait le senbon. Se mettant en position, elle regarde Hayate avec neutralité. Pendant plusieurs secondes, les deux concurrents se défient du regard avant que Megumi ne leur fasse signe de s’approcher. Avançant de quelques pas, elle s’incline devant son adversaire qui en fait tout autant. Puis ils se retournent et font six pas qui les éloignent l’un de l’autre. C’est alors qu’ils font volte-face et tout le monde attend avec haleine le départ ordonné par le Tajin. Le silence est lourd pour les deux concurrents et Hime est impatiente. Cependant, elle doit se tenir tranquille le temps que le combat démarre. Megumi se lève et elle pose ses mains sur le rebord en prenant la parole.

« - Megumi : N’oubliez pas, le combat se termine lorsque l’un de vous n’est plus capable de se battre ! Hajime ! »

Ça y est, l’accord est donné. Le stress se fait ressentir et Hime sent son cœur battre rapidement. Cet évènement ne fait que commencer et il va durer sur plusieurs jours. C’est donc sous les yeux de sa mère et des autres qu’elle va s’imposer rapidement sur le reste du clan… Le signal est donné et la jeune fille de quinze ans avait à faire à un de ses confrères deux ans plus âgé qu’elle. Mais cela lui importe peu. Elle était là pour montrer qu’elle a sa place au sein du clan qu’elle va probablement diriger un jour. Cependant, elle passe en revue ses forces et ses faibles. Là où elle peut jouer, c’est sur sa rapidité. Par contre, elle peut se faire aisément avoir par un taijutsu. Elle hait le corps à corps et elle espère ne jamais en subir. Surtout ceux du célèbre clan Hyuuga. Bien qu’elle connaisse ce clan par réputation, elle sait qu’ils sont originaires du pays des Grandes Nations : Hi No Kuni. Prenant une grande inspiration, elle attend avec une certaine impatience le début du combat. Se mettant en position, elle sait comment elle va commencer. Après tout, elle n’est pas une novice surtout que sa mère compte sur elle pour montrer les vrais dangers de la famille originelle. En tant qu’héritière, elle ne doit pas faiblir ou défaillir. Elle devait aller jusqu’au bout. Dans son regard se tenait une flamme remplie de détermination et de défi. Ils l’ont rejeté toutes ses années, elle va leur faire payer les affronts en les humiliant publiquement. C’est ainsi que vont les choses. Pour le moment, elle était patiente et elle observait son adversaire avec minutie. Ça y est … Le signal est donné et elle attrape son sabre familial et d’un coup très sec, elle libère la lame de son fourreau de telle manière que le fourreau est en fait un objet qu’elle a lancé. Le fourreau est alors lancé contre son adversaire et elle se sert de ça pour permuter avec le fourreau. Elle vient de passer sa principale défense. En effet, comme elle se doute que son adversaire se sert des senbons, elle sait qu’il frappe à distance. Mais ce n’est pas vraiment son cas, elle est plutôt corps à corps. Armée jusqu’aux dents comme le dit l’expression, Hime est plus près que prévu et elle l’attaque dans son domaine de prédilection. Le frappant avec la poignée de ses deux armes, elle dû s’éloigner en sautant afin d’éviter les senbons qu’il lui envoie. « Fais chier. Je dois trouver un moyen de rendre son appareil usuette et vite ! » . Relevant la tête, elle va devoir être plus maline que lui et l’obligé à venir au corps à corps afin qu’elle puisse prendre le dessus. Surtout qu’elle n’est pas vraiment endurante. Sa mère continue encore à l’entraîner là-dessus et malgré le fait qu’elle va très souvent courir, elle n’a pas encore trouvé un moyen de se calmer afin de ne pas perdre plus d’endurance. Rapidement une idée lui vient à l’esprit. Mais elle a besoin de deux secondes seulement. Mais le plus dur serait de l’atteindre. Elle savait que si un seul de ses senbons la touchait, elle perdrait le combat. Tout le monde sait que les senbons sont trempés dans une substance… Et c’est toujours ce net avantage qui donne l’avantage à ce type d’assassins. Bien qu’elle prône la discrétion et la frappe rapide, elle désavoue se servir d’aiguilles ou d’autres trucs de ce genre.

Après un dernier saut, elle relève la tête pour se défendre. Observant sur sa droite, elle constate que le mur est présent. « C’est parfait. Faut que tente quelque chose !» . Ses yeux vairons se posent sur son adversaire qui se prépare nouveau à lui lancer des senbons. Elle ignore encore combien de réserve il dispose mais plus vite ce sera terminé et mieux ce sera.  De l’autre côté, les spectateurs étaient tous en train de parier sur leur candidat préféré. Bien sûr, il y avait plus de voix pour lui que pour elle mais ce n’est qu’un détail dont elle ne fait absolument pas attention. Sautant contre le mur, elle se réceptionne et elle court sur le mur sous la protestation du public qui ne voulait pas la voir gagner. Mais Hime savait qu’aucune loi n’interdisait ce genre de manœuvres. Replaçant ses armes dans leur fourreau, elle attrape des kunais qu’elle lance d’une manière bien précise et son adversaire saute en arrière. Montrant un sourire en coin, elle constate que les réflexes de son adversaire vont lui permettre de tourner le duel en sa faveur.  Accrochant le raccordement de ses sabres, elle exécute ensuite une série de mudra avant qu’elle ne lance une technique. D’un simple claquement, les boules électriques explosent et son adversaire vole dans la pièce. S’approchant dangereusement, elle lance un de ses sabres et le fait dériver de sa trajectoire tandis qu’elle le frappe derrière la nuque. Elle n’est pas là pour le tuer. Essoufflée, elle observe le corps assommée de son adversaire sur le sol et elle s’attendait à bien pire que ça. Néanmoins, il a le mérite de lui avoir donné un peu de fil à retordre le petit gars. Les portes du dojo s’ouvrent et la fumée s’enfuit vers l’extérieur permettant à tous de revoir enfin le terrain. Après que la fumée se soit entièrement dissipée, les spectateurs purent voir une tête violacée avec ses deux sabres en main relié par une chaîne observant un corps allongé sur le sol. Essoufflée, elle lève la tête pour se tourner vers sa main. Un juge s’approche du corps immobile pour hocher la tête. Il était en vie et elle appliquait les règles sans se poser de questions. Néanmoins, on pouvait voir quelques traces de brûlures sur ses parties non protégées tels que les bras ou les jambes et même légèrement sur son visage. « Allez, ne te relève pas … » . Sa cage thoracique monte et descend preuve de son état encore simple dû à son combat. Serrant fortement les poignées de ses deux petits sabres, elle laisse ses yeux bleus sur l’adversaire avant que les juges ne lèvent leur drapeau. Un à un, les juges lèvent le drapeau de la famille pour valider le combat. En effet, son adversaire est assommé et aucunement mort. Voilà une nouvelle qui réjouit sa mère car elle avait cette crainte que sa fille ne tue quelqu’un même de manière accidentelle. Et c’est une chose qu’elle tente à ne pas reproduire.

Lorsque le duel est terminé, personne n’applaudit et elle quitte le dojo pour aller à l’extérieur, prendre l’air. Reprenant tout son matériel, elle se rend dans le bassin familial où elle peut méditer en paix. Du moins, elle l’espère. Marchant sur le chemin, elle laisse ses mains pendre dans le vide avant de s’asseoir quelque part. Retirant ses chaussures, elle trempe les pieds dans l’eau et elle se met à réfléchir dans son coin. Elle vient de passer sa première étape mais c’est encore loin la fin … Elle a encore des concurrents à faire éliminer et c’est une chose qui ne sera pas du tout facile. Commençant par balancer ses pieds dont elle ressort ses lames et elle en vérifie l’état. Elle est seule maître de ses choix. Fermant les yeux, elle apprécie le contact avec le Vent tandis qu’elle ne pensait pas qu’elle terminera le combat aussi vite … Voulant rester seule, elle ne tient pas  se mêler au reste de clan… Elle ne supporte pas les opportunistes et les lèches-cul. Maintenant que le combat est terminé, elle laisse la pression retombée avec un sourire sur le visage. Elle vient d’en humilier un…. Les autres suivront …