Entrainements

Entrainement de vitesse

Un ami expert en taijutsu avait conseillé Mako sur certains exercices pour lui permettre d’améliorer ses performances physiques. Par exemple, il pouvait frapper le tronc d'un arbre bien feuillu pour en faire tomber les feuilles. Le but du jeu étant de toutes les rattraper avant qu'elles ne touchent le sol. Plus il y en avait, plus il fallait se déplacer rapidement dans tous les sens pour les prendre. C'était un entrainement simpliste mais efficace. Si le participant se donnait à fond sur plusieurs séances, les résultats se faisaient ressentir assez vite.

Mako étant rigoureux et exigeant pour tout se qui concernait sa condition physique, il s'entrainait régulièrement. A la longue, il se forgea un corps bien bâtit. Il avait une silhouette athlétique avec une musculature bien dessinée. Mais bon, tous les ninjas sont quasiment comme ça.

Il se rendait au terrain d'entrainement à l'aube dès le lever du soleil pour profiter de ses premiers rayons sans toute fois avoir à subir les fortes chaleurs de la journée. Il  se positionnait devant un immense arbre bien garni et frappait vigoureusement d'un poing ferme le tronc. Alors, les vibrations lors de l'impact se propageaient jusque dans les branches. Les feuilles les plus fragiles se détachaient et tombaient en masse.

A droite, A gauche, devant, derrière, il fallait faire vite et bouger dans toutes les directions. Mako insufflait du chakra dans ses pieds pour obtenir plus d'adhérence au sol et ainsi profiter de meilleurs appuis. Il se mettait alors à bondir dans tous les sens. En plus de cela, il devait attraper les feuilles. Celles ci avaient des trajectoires aléatoires, virevoltantes au gré du vent et en fonction de leurs géométries. Il était impossible d'anticiper leurs mouvements rendant cet exercice encore plus difficile. Il fallait improviser et avoir une bonne coordination. Seul les plus rapides pouvaient le réussir parfaitement.

Mako commençait a bien maitriser cet entrainement. Pourtant, parfois, il constatait avec dépit qu'une ou deux feuilles avaient échappées à sa vigilance...

Entrainement de force

Il n'y a pas de recette miracle. Pour gagner en force, il faut soulever de la fonte. Beaucoup de fonte.

Le village de Suna possédait une salle de musculation spécialement dédiée aux ninjas. Elle se trouvait dans un dojo rénové récemment. La pièce était spacieuse, bien ventilé, et possédait des appareils dernier cri. On voyait toutes sortes de shinobis réalisant des prouesses physiques que le commun des mortels serait bien incapable de faire. Plus les ninjas étaient gradés, plus ils étaient forts. Et même dans cette élite, certains  semblaient au dessus du lot. Les experts en taijutsu par exemple étaient souvent considérés comme le summum de la condition physique, capable d'exploit hors norme.

Comme à son habitude, Mako se changeait au vestiaire. Il enfilait une tenue de sport avant d'aller saluer les autres. A force de se voir presque tous les jours, ils finissaient par se connaitre plus ou moins.

Musashi le roi du développé-couché soulevait des centaines de kilos comme si de rien n'était. Nobu jambes d'acier faisait des séries de squats comme à son habitude. Et Shinki le démon jouait avec des haltères de cent kilos dans chaque mains comme un enfant jonglerait avec des balles. En les voyant faire, ils étaient impressionnants. Mais Mako avait l'habitude à la longue. Il ne prétait plus guère attention à leurs démonstrations de force et se contentait de suivre son programme.

Aujourd'hui il avait prévu de travailler le dos et les épaules pour les renforcer. Il s'installa à la barre de traction qui était libre. Ensuite, il exécuta une multitude de répétitions, ne s’arrêtant que lorsque son corps tout entier était perclus de douleur. Mako ne ménageait jamais sa peine et passait des heures entières à façonner son corps pour le rendre toujours plus puissant. Dans les bons jours, il pouvait faire jusqu'à mille tractions d'affilées.

Ce serait plus que regrettable de perdre la vie dans un combat à cause d'une petite santé. Il y a tellement de façon de mourir pour un shinobis. Autant écarter cette possibilité en s'entrainant méticuleusement et régulièrement. Ce sera toujours ça de moins à penser le moment venu.

Entrainement d'endurance

- Tu es prêt ?

- Je le suis !

Mako et son clone s'étaient isolés à l'abri des regards pour s'entrainer tranquillement. Ils connaissaient un petit terrain vague discrètement caché par la végétation. Il suffisait de franchir quelques broussailles épaisses pour le découvrir. C'était probablement un ancien champ agricole laissé à l'abandon. Soit le sol était épuisé, soit il était trop pauvre, car presque rien ne poussait dessus. Il y avait bien des mauvaises herbes par endroit mais sinon il n'y avait que de la terre poussiéreuse et caillouteuse. En tout cas, cela formait une petite parcelle assez plane et dégagée d'environ vingt mètres sur vingt.

- Pierre, feuille, ciseaux !

- Pierre, feuille, ciseaux !

Pour cet entrainement, peu importait qui gagnait. Il ne servait qu'à déterminer l'arme avec laquelle le clone attaquerait l'original. La pierre symbolisait les coups de poings. La feuille symbolisait les shurikens. Et les ciseaux symbolisaient les kunais.

- Va pour les coups de poings.

Les deux complices prirent place au milieu de la petite arène improvisée. Ils affichaient de larges sourires sur leurs visages car ils savaient qu'ils allaient bien s'amuser. Ils allaient s'en mettre plein la tronche de bon cœur. Le clone étant de constitution fragile, il porterait uniquement des attaques. Tandis que l'original ne ferait que se défendre et encaisser les coups.

Comme prévu, son double lui mit la misère. Après plusieurs heures de combat, Mako en avait prit plein la tête. Mais s'était pour s'endurcir. Il fallait en passer par là. Il avait le corps tuméfié des pieds à la tête, il était couvert de bleus. Lui qui était déjà borgne, se retrouvait avec un œil au beurre noir l’empêchant presque de voir. Il arborait également une belle plaie saignante sur la lèvre inférieur. Heureusement, aucune dents n'étaient abimées et le nez avait été plus ou moins épargné.

- Désolé de ne pas pouvoir continuer mais mon temps est épuisé. La séance s'arrête ici.

- Oui je le sentais venir.

- On a grave assuré.

Sur ces paroles envers soi-même, les deux ninjas se choquèrent amicalement le poing droit de l'un contre celui de l'autre, en signe de salut. A l'impact, le clone s’effondra en un petit tas de sable au pied de Mako. Ce dernier avait bien mérité une pause avant d'aller se faire soigner à l’hôpital de Suna. Il s'allongea au sol, les bras et les jambes écartés, et contempla les nuages avec un sentiment de légèreté et de satisfaction du travail accomplit.

Entrainement force

L'ancienne mine de fer abandonnée du village caché de Suna était un endroit propice pour s'entrainer.

Pour l'atteindre, il fallait quitter Sunagakure par la porte ouest et se rendre dans le grand canyon. Autrefois, il y a bien longtemps, un puissant cours d'eau à présent asséché, éroda la montagne morceau après morceau, la creusant d'un large et profond sillon telle une balafre irrégulière à sa surface si douce. En fonction de la journée, il prenait des teintes allant de l'ocre brun foncé au jaune doré avec ici et là des zébrures grises claires de strates sédimentaires. Large de trois ou quatre mètres pour environ dix de hauteur, il était comme un long couloir traversant la roche sur plusieurs kilomètres. La température au niveau du sol était relativement supportable car bien souvent baigné d'ombres durant la journée. C'est dans ce canyon au milieu du désert que les anciens avaient trouvés et exploités dans ces moindres recoins une mine de fer.

Il n'y avait qu'une seule entrée, une simple et banale ouverture rectangulaire de taille humaine dans la falaise. Elle était consolidée par d'épais montants en bois en piteux états. Le temps ne les avait pas épargné. Ils partaient en lambeaux, fissurés, craquelés et recouverts de poussières. Il y avait une énorme toile d'araignée dans le coin supérieur droit où la tisseuse à huit pattes attendait patiemment la venue d'un délicieux hôte à accueillir. Derrière, se trouvait un long et sombre couloir s'enfonçant dans les ténèbres.

Une fois à l'intérieur, les galeries qui ne s'étaient pas encore effondrées partaient dans toutes les directions et formaient un véritable labyrinthe. De vieilles torches placées à intervalles réguliers attendaient d'être allumées pour éclairer ce sombre et poussiéreux dédale souterrain. D'un autre coté, l'air circulait très mal au fur et à mesure qu'on s'enfonçait dans les profondeurs de la mine de fer. Alors mettre le feu aux torches saturait très vite l'atmosphère déjà suffocante de fumée noire désagréable à vous faire toussoter sans arrêt. Ceux qui ont travailler dans ces conditions ont dû bien souffrir...

Mako s'entrainait discrètement dans cet enfer, à l'abri des regards indiscrets.

Pok Pok Pok ...

Seul un lointain écho régulier de coups, frappés contre la roche, pouvait trahir sa présence en cet endroit hors du monde. Équipé d'une vieille pioche trouvé par terre, il donnait de violents coups contre une paroi. Il ne cherchait pas d'or ou de pierres précieuses. Non, il mettait beaucoup d'ardeur à se muscler les bras et le haut du corps en travaillant d'arrache-pied comme un pauvre mineur. Il cherchait à devenir plus fort physiquement et ne ménageait pas sa peine. Il passait des heures dans cet univers sombre et suffocant à casser des cailloux comme un forçat. A ceci près qu'il le faisait de bon cœur et dans la bonne humeur. Il frappait, il cognait, il pulvérisait des rochers à s'en faire mal aux mains. Des échardes de bois provenant du manche lui lacéraient les paumes. Du sang gouttait par terre par moment. Alors il improvisait des bandages avec des morceaux de tissus et reprenait sa tache jusqu'à ne plus en supporter davantage.

Entrainement vitesse

Les jours précédents, Mako avait martelé la paroi à coup de pioche à s'en faire mal aux mains pour en extraire quelques gros rochers et les utiliser pour son prochain entrainement. Il voulait les transporter plus loin, dans une autre partie de la mine à l'aide d'un imposant chariot reposant sur des rails. Les années passant, il avait complétement rouillé, lui donnant une coloration orange brune. Mais il pouvait encore servir, à ceci près que les roues étaient complétement grippées, le rendant difficile à manœuvrer. Mais s'était idéal pour l'entrainement du ninja. Déjà que le chariot en lui même était pesant, une fois chargé de pierres à ras bord, il devenait horriblement lourd. Et comme si ce n'était pas suffisant, les roues refusaient de bouger docilement. En somme, pour le faire avancer, il fallait fournir un effort considérable des jambes pour le pousser sur les rails. En travaillant sérieusement cet exercice, il améliorait ses appuis ainsi que sa puissance motrice.

Le genin de Suna transportait de gros blocs de pierre avec un vieux chariot en fonte. Il sentait son corps bouillonner et monter en température avec l'effort, le faisant transpirer à grosses gouttes sous ses vêtements.  Le sang lui montait à la tête et il le sentait frapper contre ses tempes à chaque battement de cœur. Et à cause de la poussière environnante et du manque d'air frais dans les galeries, il respirait difficilement. Comment des gens avaient-ils pu travailler dans ces conditions. Dans son calvaire, Mako éprouvait un profond respect pour tous ceux qui avait foulés ces tunnels avant lui pour gagner leur vie.

Le rouquin utilisait l'unique voie restée indemne avec le temps. Les autres ayant, soit perdues un tronçon, soit fermées à cause d'éboulements. Il chargeait son chariot, faisait des allers et retours, le déchargeait et recommençait encore et encore. Il poussait son lourd fardeau sur une dizaine de kilomètres chaque jours. Cet exercice lui brulait les jambes. Il sentait chacune de ses fibres musculaires s'étirer et se contracter dans la douleur. Parfois, de violentes crampes aux mollets le prenaient subitement. Il tombait alors au sol, se roulant par terre, le visage crispé. Toutefois, il arrivait à garder la tête froide. Il savait ce qu'il avait à faire. Il fallait forcer le muscle récalcitrant à se décontracter. D'une manière ou d'une autre, il fallait briser son étreinte douloureuse, quitte à lui donner des coups de poings pour le contraindre à lâcher prise. Quand la situation se calmait, il massait longuement sa jambe endolorie pour accélérer la récupération. Plus il agissait vite et bien, moins il avait de courbatures pénibles à combattre par la suite.

Ces entrainements là le fatiguait énormément. Il n'hésitait pas à piquer un petit roupillon de temps à autre pour se reposer. Il sortait de la mine et se posait près de l'entrée. Il profitait de l'ombre du canyon et de son air frais. Un petit paradis au milieu de la fournaise du désert. Les paupières lourdes, il n'avait jamais de mal à s'endormir. En revanche, le réveil était beaucoup plus difficile.