Sunaken, l'épée de sable

Sunaken, l'épée de sable

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Une ancienne légende de Suna raconte qu'autrefois, à une époque reculée où les villages ninjas n'existaient pas encore, un esprit du désert offrit une incroyable épée à un jeune guerrier pour avoir défendu de pauvres gens contre des bandits.

Cette histoire se raconte oralement de génération en génération depuis des temps immémoriaux, faisant le bonheur des enfants avides d'histoires héroïques avant d'aller se coucher.

Ce conte, dont on ne sait plus très bien s'il est vrai ou non, parle d'un homme tout juste adulte qui n'hésita pas à mettre sa vie en jeu pour venir en aide à son prochain. Selon les récits, il s'appelait Kogaratsu. Bien que souvent les enfants le surnommait Azuki, ce qui signifie haricot rouge. D'abord source de moquerie par les autres enfants à cause de son étrange couleur de cheveux, il finit par l'accepter et à le porter comme un deuxième nom. C'était un homme dans les meilleures années de sa vie. Il était de bonne constitution et ne semblant souffrir aucune imperfection. Il parcourait le désert avec des caravanes marchandes pour assouvir sa soif de voyage et de découverte.

Un jour, alors qu'il se reposait dans une auberge après un long périple, il apprit un peu par hasard qu'un campement de nomades se ferait attaquer et piller prochainement. Il venait de surprendre la conversation entre trois bandits qui parlaient dans la chambre d'à côté. Les cloisons étant fines, il entendit assez distinctement la menace qui pesait sur les malheureux habitants du désert.

N'ayant aucun moyen de prévenir les nomades du danger, ni d'alerter une quelconque forme de milice ou corps armé, il se retrouva fort tourmenté. Son bon cœur lui intimait d'agir mais ce n'était pas à proprement parler un guerrier. Il connaissait bien quelques rudiments sur l'utilisation du chakra et sur la manipulation du coutelas. Mais pas de quoi rivaliser avec des hors-la-loi. Et ce qui devait arriver, arriva. A force de poser des questions autour de lui, il finit par attirer l'attention des trois truands. Il leurs échappa tant bien que mal en sautant de toits en toits, se cachant derrières des charrettes ou caisses de marchandises, passant par des fenêtres sous les yeux ébahis des occupants des lieux... Quittant la ville en hâte, sa course-poursuite le mena finalement droit dans le désert, sans eau et sans équipement.

Après des heures interminables perdu dans l'immensité du désert, à souffrir de la chaleur, il se voyait déjà mort, maudissant son destin avec le peu de larmes qu'il lui restait, lui qui n'avait d'autres intentions que d'aider son prochain. Frappant le sol sablonneux du poing et hurlant de désespoir, il adressa une ultime prière à qui bon voudrait l'entendre.

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La légende raconte qu'une tempête de sable se leva soudainement au point d'assombrir le ciel alors qu'il n'y avait aucun vent jusqu'à présent. Puis, la silhouette noire d'une gigantesque créature se dessina devant le minuscule petit homme, complétement terrifié par cette apparition. Pensant être arrivé en enfer, il tomba à genoux, face contre terre, attendant son jugement.

On ne connait pas les propos qu'il y eut entre Kogaratsu et l'énorme bête ressemblant à un tanuki de sable. Ils sont depuis longtemps perdu dans l'abîme du temps qui engloutit tout. Cependant l'échange fut particulièrement rude pour le jeune homme, se faisant humilier et rabaisser de plus belle pour avoir troubler le paisible sommeil de la bête par ses jérémiades. Mais lors de leurs échanges, quelque chose dû interloquer l'esprit du désert car il accorda un souhait à Azuki en pensant lui tendre un piège retord. Mais ce dernier, aux portes de la mort, persuadé de ne pas s'en sortir vivant, aurait pût demander la vie sauve. Et pourtant, il demanda humblement au seigneur du sable de venir en aide au nomades contre les trois misérables bandits.

Certains expliquent que la créature apprécia sa volonté inébranlable de faire le bien, comme un bouclier incassable face au mal. Non pas qu'elle se souciait de notions manichéennes comme le bien ou le mal mais plutôt parce qu'elle reconnue en lui une certaine forme de "défense absolue" qui n'était autre que son credo.

Après maintes paroles acerbes, elle finit par exaucer le vœu demandé tout en tenant un langage des plus insultant et blessant.

La créature sembla s'évaporer à mesure que la tempête de sable diminuait. Ils disparurent aussi vite qu'ils n'apparurent. Si bien qu'il n'en resta plus aucunes traces. Le ciel de plomb frappait de nouveau sur la tête de Kogaratsu. Les dunes s'étendaient à perte de vue jusqu'à l'horizon sans le moindre signe du passage de la monstrueuse bête. Le jeune homme se demanda même s'il n'avait pas eu affaire à un mirage ou si son esprit ne lui avait pas joué des tours. Il en resta figé d'incompréhension pendant de longues secondes quand une voix derrière lui l'interpella. A sa grande surprise, il constata qu'une énorme épée de sable était plantée juste derrière lui. La lame, longue d'environ un mètre pour environ vingt de large était impressionnante. De plus, elle possédait un œil au milieu de la garde qui le fixait du regard. Le même œil que celui du gigantesque animal. La voix émanait de cette mystérieuse arme.
Après quelques explications invectives, il s’avéra que le monstre l'avait fabriquer à partir d'une toute petite partie de son pouvoir et laisser au bon soin d'Azuki afin de combattre les bandits. Elle était lourdes et difficile à manier pour quelqu'un au seuil de la mort. Pourtant, quand il en saisit le manche des deux mains, une énorme quantité de chakra parcourut son corps avant de disparaitre. L'homme sentit ses forces lui revenir en un instant, soulageant ainsi sa peine.

La voix ordonnait au rouquin de prendre telle ou telle direction pour trouver le campement des nomades mais sinon elle restait muette le reste du temps malgré les tentatives de dialogue du jeune homme.

Ils arrivèrent à destination peu avant la tombée de la nuit et de nouveau Kogaratsu sentit ses forces revenir en lui. Il expliqua rapidement la situation au chef de tribu concernant l'attaque, tout en évitant d'évoquer le passage avec l'esprit tanuki du désert. Bien entendu, l'hôte fut sceptique quand aux dires de l'étranger. Cependant, par mesures de sécurité, il posta des éclaireurs autour du camp, regroupa les chameaux et les marchandises sous bonne garde. Les femmes resteraient avec les enfants à l'abri sous les tentes. Mais les nomades n'étaient pas des guerriers. Seul le chef disposait d'un sabre et savait s'en servir convenablement. Les autres se contentaient de bâtons ou de petits couteaux pour se défendre.

Après le coucher du soleil, un éclaireur donna l'alerte. Trois hommes se tenant sur le dos d'un énorme lézard verdâtre approchaient du campement. Rares étaient ceux qui connaissaient les invocations à cette époque. Le chef faisait partit de ceux là et ne se déstabilisa pas à la vue de cet énorme animal, contrairement à ses hommes. Il décida d'attaquer l'invocateur et sa monture au sang froid avec ceux qui auraient assez de courage pour l'affronter, sinon il irait seul. Quand au jeune guerrier, il s'occuperait des deux autres brigands.

Avec sa langue fourchue, ses pupilles jaunes en amandes et ses mouvements vifs, le lézard avait un air très effrayant. C'était une bestiole difficile à combattre, donnant de violents coups de queue capable de vous briser un os sur un simple ordre de son maitre. Mais sans l'effet de surprise et à un contre sept hommes, la lutte tournait à l'avantage des nomades. Ils finirent pas la blesser mortellement et par rendre le même sort à son invocateur sans trop de casse. Il y avait bien des blessés mais leurs vies n'étaient pas en danger.

De son coté, l'épéiste en herbe donna l'assaut en criant à pleine voix pour se donner du courage. Son arme lui indiquait sèchement où frapper et quand frapper. D'un œil expert elle combattait presque sans lui, le reléguant presque au rang de marionnette juste capable de la tenir. Elle renvoyait les flèches ennemies comme si ce n'étaient que de vulgaires brindilles qui volaient dans sa direction. Les bandits furent obligés de passer au corps à corps. Mais là encore, leurs petits sabres n'étaient pas de taille contre une telle lame. Bien que peu tranchante, elle assénait en revanche de violents coups. Elle fracassa un crane de l'un d'eux et brisa les cotes de l’autre en mille morceaux. En quelques secondes le carnage était terminé. Le sang se répandit dans le sable. Ils étaient tous morts. C'était fini pour eux.

On raconte qu'après ça, l'épée se désagrégea en un tas de sable et que Kogaratsu se retrouva comme vider de ses forces en un instant. D'autres disent qu'il continua de sillonner le désert avec son épée et vivant de bien nombreuses aventures encore plus incroyables. C'est ainsi que naquit la légende de Kogaratsu et qu'elle se raconte encore de nos jours sous forme de conte pour les enfants de Suna.

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Depuis son enfance, Mako se remémora souvent cette histoire du folklore de Suna avec plaisir. Il l'aimait bien et trouvait que son héros lui ressemblait un peu. Pendant plusieurs années, il développa un projet en rapport avec ce conte, recréer Sunaken, l'épée de sable.

Il avait fait de nombreuses recherches depuis qu'il était devenu ninja et qu'il maitrisait l'élément sable. A présent, Il était mûr et connaissait le sujet par cœur. Dans son laboratoire, une petite pièce morne avec seulement une porte et une fenêtre, il n'y avait qu'un modeste bureau où s'empilaient des volumes compliqués traitant du fuuinjutsu, du ninjutsu, des épées, de l'histoire, des bijuus... Au mur était placardé un grand panneau d'affichage sur lequel étaient épinglés des schémas, des formules, des sceaux et des calculs complexes. Il avait étudié la question sous tous les angles et se sentait en confiance pour passer du stade de la théorie à la pratique. Surtout qu'après des années à manipuler le sable, il avait fini par comprendre que même en empilant soigneusement les grains de sables les uns sur les autres et en les compressant fortement, il restait des espaces vides entre les grains, ce qui fragilisait la structure. Il dû travailler avec acharnement pour affiner son ninjutsu spécial afin d'utiliser des grains toujours plus petits. En fin de compte, il réalisa un jour qu'il pouvait augmenter la résistance de son sable en lui donnant à l'échelle microscopique une forme hexagonale avec un autre grain en son centre. Il reproduisait ensuite le motif dans les trois dimensions et le compressait de toutes ses forces pour aboutir in fine à un matériaux uniquement constitué de sable mais aussi solide que l'acier.

Il fit plusieurs essais malgré le fait que ce travail lui demandait beaucoup d'efforts et de concentration. Il réalisa cinq modèles qui, pour un œil novice se ressemblaient traits pour traits. Cependant il y avait certains défauts qui n'échappaient pas au shinobi expérimenté qu'était Mako. Il nota les résultats de ses expériences, prit des photos, fit des mesures et des tests comme tout bon chercheur. Mais l'une des épées répondait en tous points au cahier des charges du ninja borgne. Il en fut grandement satisfait et ne pouvait s’empêcher d'afficher un grand sourire sur son visage. Son rêve d'enfant prenait enfin vie et il en éprouvait beaucoup de bonheur. Il touchait enfin au but.

Une fois l'euphorie du moment calmée, il détruisit les modèles défectueux et décida de baptiser sa nouvelle épée. Il brandit alors fièrement la lame au ciel et prononça son nom.

- Sunaken, l'épée de sable.

Il n'en revenait pas. Il l'avait fait. Il avait fabriqué une arme unique en son genre en se basant sur l'histoire du légendaire Kogaratsu. C'était une arme massive et peu coupante mais tellement solide. Elle pouvait aisément briser une armoire, une table ou un corps. Quand bien même elle serait ébrécher, Mako pouvait la réparer avec son affinité spéciale. Il pouvait également la faire léviter puisqu'elle était entièrement faite de sable, ce qui pouvait compenser le problème de maniabilité. Elle était parfaite pour lui. Il y avait pourtant un petit détail qui le chiffonnait. Il n'y avait pas encore d’œil sur la garde pour l'instant. Pour cela il lui fallait sceller la technique du Daisan no Me (troisième œil) dans l'arme.

- chaque chose en son temps...

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