Eizo Fuyusaki

Eizo est né au sein du clan de marionnettistes Kuromaku établi à Kiri. Ayant survécu par chance au massacre de sa famille orchestrée par le Mizukage de l’époque, et n’ayant plus lieu où vivre, il fuit pour se cacher dans les montagnes, les forêts et les collines isolées. A cette époque il nourrissait une ambition de réduire à néant les vilages Shinobi ; mais ce n’était rien de plus que la rage mal dirigée d’un enfant, car bien vite lui-même oublia la raison pour laquelle il nourrissait ce ressentiment. Et pourtant, il le laissa le guider en fabriquant un masque de puissance et de grandeur pour couvrir et compenser cette faiblesse de caractère. C’est alors qu’il survivait comme cela depuis quelques années qu’il fut invité à rejoindre l’Akatsuki en raison de son talent rare, et ce par Aeon Cliff, avant même qu’il n’atteigne la tête de l’organisation. Cette rencontre fut pour lui déterminante, car elle influença bien sa vie les années suivantes.

C’est plein d’entrain qu’il accepta l’offre d’Aeon, car elle lui permettrait sans doute d’accomplir ses desseins. Du moins le pensait-il. En fait, en raison de son important retard par rapport au reste de l’organisation, il ne se contenta que de vaguement participer aux nombreux événements qui bouleversèrent cet âge, observant vaguement les grandes puissances façonner le monde depuis une certaine distance. Malgré tout, Aeon Cliff semblait avoir vu du potentiel en lui, puisqu’il l’invita à Iwa lorsqu’il décida de s’y rendre, et plus tard Eizo participa même à son coup d’État qui renversa le gouvernement traditionnel du pays de la terre au profit de ce qui allait être plus tard le premier pilier de l’Union Sacrée.

L’histoire d’Eizo Kuromaku prenant part au chaos d’il y a cent ans s’arrêta là. Il recommença à regarder les événements s’enchainer au loin, tandis qu’il s’améliorait de son côté, ou prenait part à des missions de petite envergure au sein d’Iwa. Une époque importante pour lui, mais insignifiante aux yeux du monde. Après la défaite de Yami, il changea du tout au tout. Il se rendit en effet compte de la superficialité de ses motivations, et même de leur futilité, car il ne souhaitait pas prendre part à une guerre entre nations. Après la dissolution de l’Akatsuki il trouva enfin son occasion de faire autre chose de sa vie en quittant Iwa et en profitant de son anonymat. Quoi par contre, il ne le savait pas, car avec la perte de ce qui avait été son moteur pendant de nombreuses années il se sentait immensément vide. Ses pas  le guidèrent en de nombreux lieux, puis au bout d’un an il atteint le pays de la foudre. Il y trouva une nation en pleine reconstruction sous la direction de Tsubasa Hyuuga, ancien de l’Akatsuki tout comme lui. Temporairement, il s’installa dans une auberge et vécu un moment de ses créations (principalement des sculptures), et parfois de ses talents de soigneur.

C’est pendant cette période également qu’il fit la rencontre d’une jeune femme de son âge nommée Amane Fuyusaki qui se trouva attirée par ses créations. Pour cette raison, elle côtoya Eizo de plus en plus, et avec le temps une amitié se tissa et ce un peu en dépit de ce dernier qui malgré ses vœux de solitude appris à apprécier la présence d’Amane. Elle-même, très perspicace et observatrice, remarqua bien vite les problèmes caractériels d’Eizo. Tant qu’ils furent ensemble, elle tenta de débloquer sa situation car c’était exactement le genre de personne qu’était Amane, volontairement intrusive et souhaitant corriger tout ce qu’elle trouvait mauvais chez les autres, tant pour sa satisfaction personnelle que par désir d’aider. Et ainsi elle accompagna son ami au gré de ses voyages dans le pays de la foudre. Plusieurs mois elle l’aida à changer, à se détacher des contraintes passées pour observer le présent. Son entreprise était en somme ni plus ni moins que de reconnecter Eizo avec le présent. Et celui-ci accepta cette aide à bras ouvert, tel un enfant désorienté. Bien entendu, il lui fut difficile de se réhabiliter, de complètement changer en renouvelant son caractère, mais ces mois de conseils le mirent sur la bonne voie. Vint alors le temps pour les deux amis de cesser de voyager ensemble lorsqu’ils atteignirent les portes de Kumo. Amane retourna au sein de son clan, établissement mineur mis en place seulement deux générations plus tôt, et Eizo décida de vivre de son artisanat dans ce village en pleine explosion économique en raison de ce qui s’y préparait derrière Aeon Cliff et Tsubasa Hyuuga ; l’occasion parfaite pour lui de s’enrichir selon ses plans, car son renouveau caractériel avait également éveillé en lui l’ambition enfouie de se prouver comme individu exceptionnel.

Ayant ouvert une échoppe principalement orientée vers les travaux de la forge, il s’enrichit tant du point de vue matériel qu’en expérience en se mêlant aux jeux stratégiques des grands artisans et industriels de la ville. Il échoua parfois à ces jeux, et d’autres fois il y gagna gros ; dans tous les cas il les trouva bien cléments sur leurs punitions et ainsi d’excellents formateurs d’intrigue mais aussi de relationnel. En quelques années, il devint un artisan réputé à Kumo grâce à ses victoires en intrigue et à la qualité de sa marchandise et avec la réputation vint l’argent ; mais pour le marionnettiste désormais forgeron cela ne devait être que le début, car il comptait bien s’immiscer en politique, lentement mais sûrement. Et pour se faire, il lui fallait autant d’argent que de relations parmi les puissants, et de préférence en évitant le gouvernement instauré par Aeon Cliff à cause de sa rigueur. A la place, il avait décidé que sa porte d’entrée se ferait par les clans Shinobi du village.

Alors, peu avant la disparition d’Aeon Cliff, il avait fait en sorte de se rapprocher particulièrement du jeune clan Fuyusaki, trop petit alors pour être hors de sa portée ou pour être rigoureusement contrôlé par les autorités. Son but était l’acquisition d’un nom de famille et en même temps d’une certain importance ; cela devrait donc passer par un mariage. Et justement, son amie Amane qui était sensée un jour prendre la relève de son grand-père en tant que troisième chef du clan n’était toujours pas mariée. Méticuleusement, le forgeron noua des relations avec la famille Fuyusaki pour entrer dans leurs bonnes grâces, ce à quoi ils résistèrent à peine. D’ici le fameux événement qui engendra la disparition de nombreux shinobis célèbres, Eizo était déjà parvenu à obtenir la main d’Amane.

Celle-ci comme s’y attendait Eizo était loin d’être idiote ni dupe et savait leurs sentiments d’amitié réciproques, mais elle avait pourtant pleinement donnée son accord quant à cette union. Sa raison était simple, c’est qu’elle n’avait jamais voulue assumer le rôle à laquelle on la destinait en pensant son clan condamné à la médiocrité par son manque de membres et de spécialités, d’où ses voyages fréquents loin de Kumo pour ne pas avoir à y faire face. Car c’est exactement le genre de personne qu’elle était :volontairement intrusive et souhaitant corriger tout ce qu’elle n’aimait pas.Et lorsqu’elle estimait la tâche impossible pour elle, elle abandonnait, purement et simplement. Mais sa perspicacité l’avait emmenée à s’intéresser aux progrès de son ami, à son ascension de simple artisan à véritable célébrité du milieu du forgeage à Kumo. Elle se décida alors à faire ce qu’elle pouvait pour le soutenir dans son ascension qui peut-être sortirait son clan de l’anonymat.

Les années suivantes furent assez calmes pour Eizo qui consolida peu à peu sa position politique une fois marié et le nom « Fuyusaki » enfin obtenu. En tant que futur troisième chef du clan, Amane ayant manifestée tôt l’intention de laisser son mari hériter à sa place, il tissa des liens avec d’autres clans mineurs du village de Kumo, puis avec des clans plus importants, tout en restant du côté traditionaliste afin de demeurer le plus loin possible de ceux fidèles à l’Union Sacrée. La guerre arrivée deux ans plus tard lui permis à la fois d’approfondir les relations en question et d’augmenter substantiellement la renommée du clan Fuyusaki en mettant en avant la qualité de leurs armes, produites par lui-même bien-sûr et plusieurs de ses apprentis au sein du clan même. Ce fut un processus long, très long même, durant lequel lui et sa femme eurent un fils, nommé Arata. C’est à partir de ce moment qu’une routine commença à s’installer puisqu’il lui fallu s’occuper de son fils et qu’il avait atteint un certain point de confort quant à l’importance de son clan, à la tête duquel il était parvenu entre temps. Il ne lui restait plus qu’à attendre une opportunité de poursuivre ses plans.

Mais d’une certaine façon, cette accalmie lui fut personnellement bénéfique, et il en profita pour s’occuper de son fils grandissant et se rapprocher de sa femme, qu’il appris peu à peu à aimer au-delà de leur simple amitié. Mais il ne fit rien de plus, si ce n’est entretenir les alliances formées.

Les choses changèrent lors de la guerre civile provoquée par la disparition de Tsubasa Hyuuga, puisqu’il fit en sorte que les Fuyusaki y prennent part activement du côté traditionaliste. Mais pour Eizo, se fut un pari raté, la guerre stagnait et les ressources disparaissaient rapidement. Au bout de plusieurs années, il engagea son clan de moins en moins dans les combats, suffisamment pour en protéger les ressources et les hommes sans pour autant endommager les relations avec les autres clans. De cette façon, si les loyalistes finirent par l’emporter et les traditionalistes par être vaincus, les Fuyusaki n’en ressortaient qu’en partie perdants.

Et Eizo sentait que bientôt il ne pourrait pas faire plus en raison de son grand âge. A presque 60 ans, il sentait son échec imminent. Bien sûr il ne risquait pas de quitter le monde sans rien laisser derrière lui, mais il ne désirait pas perdre le grand jeu de ce monde comme cela. Alors il travailla quelques années d’arrache-pied pour remettre son clan sur la bonne voie, avant de chercher par n’importe quel moyen de prolonger sa propre vie, et de faire en sorte qu’elle ne s’arrête pas alors que bien qu’âgé le sentiment d’avoir encore beaucoup à faire l’habitait en permanence. Il chercha pendant presque vingt ans un tel moyen ; il ne fut même pas perturbé par l’annexion du pays de la foudre au Sen’nen Teikoku nouvellement formé, bien que l’empire en lui-même fut une surprise générale. Il parvint tout de même à atteindre son but, alors que son corps frêle peinait à supporter son rythme infernal, ses mains tremblantes achevèrent de rédiger sa plus grande création à ce jour : la méthode permettant de se transformer en marionnette, en alliant ses connaissances en Kujutsu et en médecine.

Immensément réjouit à l’idée d’avoir enfin atteint son but, il s’attela à faire sa marionnette la plus réussi, celle qui pour longtemps accueillerait son cœur. D’une main de maître, il la façonna en une image idéalisée de lui-même, allant jusqu’à y installer des mécanismes lui permettant d’imiter certaines fonctions du corps humain : la capacité à afficher des émotions, la capacité à se mouvoir tel un homme, et même celle d’effectuer des semblants de respiration. Aussitôt son œuvre achevée et le moindre détail perfectionné, il ne tarda pas à effectuer l’opération, sans même douter de ses actions ni même en parler à sa famille. Il en ressorti transformé, jeune à nouveau et ce éternellement.  

A cause de cela, il ne tarda pas à constater la réalité de ses actions. Sa femme avait vieillie et son fils était d’âge mûr. Ses actes avaient été dûment égoïstes, mais il avait pris conscience également de l’irréversibilité de ceux-ci, en même temps que la réalisation d’avoir perdu quelque chose en lui, définitivement. Mais à sa surprise, malgré la gravité de ses actes, Amane demeura elle-même et accepta pleinement les décisions d’Eizo. Elle savait très bien, après tout ce temps, à quel point il était dévoué à sa tâche et avait décidé de le supporter malgré tout. Quant à Arata, lui aussi était au courant de cette dévotion. Mais il avait préféré s’en éloigner. Demeurant dans le clan, il fit en sorte d’avoir le moins de contact possible avec ses parents.

Alors étonnamment tout ceci ne fit que raviver les ambitions du marionnettiste, qui avait le sentiment de devoir arriver à ses fins au nom du sacrifice énorme qu’il avait du réaliser. Devenu pantin de bois, il travailla en permanence pour faire du clan Fuyusaki un clan de première importance. Il fit ce qu’il pu pour renforcer les anciennes alliances avec les clans traditionalistes et en forger de nouvelles. Et quelques année, il attendit une nouvelle opportunité. Celle-ci commença à se présenter à la disparition de l’empereur, qui provoqua peu à peu un affaiblissement de la machine impériale, jusque là pensée inarrêtable. Elle continua à se profiler quatre années plus tard avec les défaites consécutives de l’empire contre l’armée des Shinobis libres, car les choses commençaient à bouger au sein du clan Kazehana. Subitement, leur chef changea, et la nouvelle tête du clan Zenko se montra plus que volontaire à des actions directes contre l’occupant impérial, en secret bien sûr. Il ne fallut alors pas longtemps à Eizo pour être un des premiers à lui affirmer son soutien, et pendant plusieurs années il lui prêta ses talents d’intrigant.

Le jour fatidique arriva lorsque presque dix ans après, Zenko usa de son charisme et de ses préparations faites en amont pour repousser tout envahisseur hors du pays de la foudre. Eizo et son clan participèrent activement à ces trois années de conflit qui conduisirent à l’indépendance renouvelée de Kaminari no kuni. La fin de la guerre vit aussi la récompense des Fuyusaki pour leur loyauté par Zenko Kazehana avec la promotion d’Eizo au conseil des clans (poste qu’il occupe depuis), ce qui lui permis de se placer une fois pour toute au devant de la scène à Kumo.

Seulement quelques jours après la libération du pays, Amane Fuyusaki rendit enfin l’âme à un très grand âge, comme si elle pouvait enfin reposer sachant qu’Eizo n’aurait plus besoin de son support. Ou du moins, c’est comme cela qu’il concevait la chose. En tout cas, une position stable obtenue pour son clan, il se sentit enfin tranquille. Et c’est tranquille qu’il résuma ses magouilles et préparations en prévision de la guerre que le Daimyo comptait porter à l’empire. Et depuis, c’est ce que fait Eizo, servir diligemment le pays de la foudre et son dirigeant, pour le seul profit de son clan lui-même dirigé par la nature aventureuse de son chef, intrigant et opportuniste de premier ordre.