Il ne pleut pas mais parlons, chef de l'akatsuki [Pv Aeon]

-Je vis. Je travaille. Je réfléchis. Je médite. J'apprends. Je souffre. J'avance. Les livres de mon clan... Mes expériences en fuuinjutsu... En médecine... En armes... Et mes précieux souvenirs, les plus chers et les plus douloureux, tout se trouve ici.

Je grimaçais. Bordel mais ce type, il avait souffert pendant tous ce temps ici. Le pretre se nommait-il ? Je comprenais bien plus maintenant. Je restais sans bouger, dans la même position, je me sentais en calme seulement que j'étais ainsi. Tournant autour de moi, j'observais, j’entrouvris la bouche puis la refermais aussi tôt. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Si j'écoutais mon instinct, je l'aurais sans doute pris dans mes bras mais je ne fis rien de cela. Je le fixais simplement, essayant de lui faire passer mon empathie à travers notre simple regard. Je lâchais un soupire mais je gardais mes mains autour de moi, cet endroit était monstrueux pour moi. Je sentais cette tension, elle m’écrasait. J'avais l'impression qu'il me bondirait dessus à tout moment. Il me faisait confiance mais je sentais cette peur germait en moi, ce n'était pas une peur que l'on dirait normal ou logique mais le danger, je le sentais, il faisait vibrer mes sens. Avais-je peur de le connaitre plus ?

-Son nom était Celestia. Je t'ai vu la regarder. Celestia Cliff. La femme que j'aimais, autrefois.

Quand je l'entendis mon visage se décomposa. Je restais figée et horrifiée. Il avait garder le corps de sa femme, ici, pendant tout ce temps. Il me mit alors le frisson, un long frisson. Il avait l'attitude d'un espèce de psychopathe mais... Mais il ne l'était pas. Ce n'était pas possible. Aeon était tellement important pour moi, tellement... Présent. Ma respiration malgré moi s’accéléra et je m'approchais du cristal et du portrait. Je me frottais les bras comme pour me rassurer, j'avais la chair de poule. Bon sang mais pourquoi faisait-il une chose aussi glauque et étrange ? Son corps était là, le corps de sa femme était sous mes yeux. Je soupirais un peu, je bougeais autour enfin de droite à gauche pour être exact. Quand il essaya de s'approcher, je reculais instinctivement. Je me sentais comme un insecte prise dans une toile d'araignée.

-Aeon... Pourquoi gardes-tu son corps ? Bon dieu Aeon... Qu'est ce que tu as fait ? Me dis pas que tu as fais ça...

Je le fixais, j'attendais qu'il me dise mais il en décida autrement. Au début, il ne disait rien et moi non plus. Je restais figée devant ce corps qui n'avait finalement pas subi le temps. Je le regardais depuis combien de temps vivait-il cela ? Que pouvait-il bien avoir vecu. Son regard, il était tellement sincère, tellement profond que je ne pouvais pas douter de lui, je le savais. Mais l'idée qu'il s'approchait de moi après ce qu'il venait de me montrer sans la moindre hésitation. Je pris sur moi, je soufflais un bon gros coup. Il était courageux de faire cela alors je ne devais pas le faire regretter.

-Je pense qu'il est temps de te montrer... Ce que j'ai vécu.

Son regard se posa sur moi. Il me demandait d'utiliser mon dons. Je soupirais, il devrait savoir que je n'aimais pas l'utiliser. Les répercutions physiques étaient trop grandes pour que je fasse tous ce que je voulais. Mais... Je voulais connaitre la vérité alors ma curiosité prit le dessus sur ma sécurité. J'activais mon dons en quelques secondes mes yeux bleus devenaient blancs et noirs. Je le fixais donc et j'entrais dans son esprit simplement quelques secondes et toute les barrières de son esprit était brisé. Il devait penser à ses souvenirs pour que je le vois et lui faire vivre cela ne m'enchantait pas mais, je préférais cela. La vérité maintenant, il s'en remettra. Je l'aiderais à s'en remettre.

-Montre-moi Aeon...

Aeon ne répondit pas à Ashley. Elle devait lui faire confiance, assez pour voir par elle même ce qu'il en était. Bien évidemment sa proposition était ridicule, mais le chef de l'Akatsuki s'attendait un peu à une telle réaction, et elle n'avait pas été vraiment démesuré... Non, elle restait plutôt calme, malgré une inquiétude palpable. Elle devait probablement comprendre l'intention du chef de l'Akatsuki, et savoir qu'il ne désirait pas lui faire de mal. Et elle avait visiblement aussi compris ce qu'il désirait faire. Ses yeux avaient changé de couleur. Parler n'était même plus utile. Non, il suffisait de penser. D'imaginer. De se remémorer les évènements, tels qu'ils se sont passés...

Aeon ferma les yeux, non sans avoir fixé ceux d'Ashley. Maintenant, il était temps de tout lui montrer, de repasser un à un les évènements de cette tragédie.

[Pour la suite, je parlerai à la première personne, étant dans l'esprit d'Aeon]

Un manoir. Voila la première image que je produisais. Un grand manoir, blanc, pur, au milieu d'un immense jardin. Nous nous trouvions au milieu de Kiri, la vue surplombait cet endroit. Le manoir du clan Cliff, un grand clan de Kiri. La vision se focalisa sur un vieil homme, à une fenêtre, sur son bureau. Il s'agissait de mon grand père, Takamitsu Cliff, le fondateur de notre clan, un ancien Anbu reconnu de Kiri. Le vieil homme avait déjà les cheveux poivres et sels, portaient des habits de luxes. Il possédait, à côté de son bureau, une canne. Le fondateur de notre clan n'était déjà plus aussi fort qu'il ne put l'être auparavant.

Takamitsu:

La vue se focalisa ensuite dans le jardin. Il y avait là quatre individus. Le premier était un homme, qui approchait la quarantaine. Habillé de manière noble, il était blond, avec des yeux bleus. Il s'agissait de mon père, Alexandre Cliff. Mon père n'était pas un grand guerrier, mais était un homme extrêmement intelligent, probablement un des hommes les plus intelligents de son temps, et un des stratèges de Kiri à l'époque. Un homme respecté et influant, d'autant plus que la gloire de Takamitsu faisait encore briller notre clan. Il était assis à une table, en train de boire ce qui semblait être un thé ou un café. En face de lui, une femme d'âge mur. Ma mère. Une très belle femme, aux longs cheveux bruns, des yeux verts, et un visage qui semblait la rajeunir d'une dizaine d'année.

Restait enfin deux enfants. L'un d'entre eux devait avoir environ quinze ans, l'autre en avait surement moins de dix. Le premier, c'était moi. Aeon Cliff. Jeune, heureux et insouciant. J'avais encore à mes yeux ces Rinnegan, dont j'ignorais tout à l'époque. Je jouais avec un jeune garçon. Les cheveux blancs, les yeux d'un bleu pâle, il me regardait avec une sorte d'admiration, comme on regarde un super héros. Mon petit frère, Fate. J'étais son héros, son champion.

Fate:

Soudain, tout devint noir. Nous changions d'endroit. Nous nous retrouvions dans une salle, une chambre. Elle semblait être souterraine, et était un chambre appartenant visiblement à une jeune fille de bonne famille, au vue de tout ce qu'on pouvait y trouver. On aurait presque dit la chambre d'une princesse captive. Ce n'en était pas loin. Le personne pour laquelle on avait construit cette chambre était spéciale. Une jeune fille, née de l'union d'un Cliff et d'un Uchiha. Elle possédait à la fois le shoton, qu'elle tenait là de son père, qui le tenait de mon grand père, et les gênes d'un Uchiha. Elle était ma cousine, d'un an mon ainée, cachée de nombreuses années. Si le Mizukage de l'époque, l'ennemi de notre clan, l'avait appris, nul doute aurait-il voulu tuer un danger potentiel aussi énorme.

Celestia:

Celestia. C'était elle. On pouvait voir deux personnes dans cette salle. Elle et moi. Nous étions seuls, face à face. Je ne peux me souvenir quand notre relation est devenu telle. Mais cela fut surement une des plus grandes joies de ma vie. Bien sur personne ne savait. Et bien sur, c'était dangereux. Mais c'était réellement un moment de bonheur...

Tout devint noir. Sombre. Il n'y avait plus rien. Car la vie n'était pas si facile que ça. Le Mizukage n'aimait pas mon clan. C'était bien connu. Avec le clan Kuromaku, il faisait parti des clans qui s'opposait à lui. Il voulait le faire disparaitre. Et un absence de mon grand père fut pour lui l'occasion rêvée. Il lança son attaque.

Nous étions maintenant dans un nouveau lieu. Une forêt, assez brumeuse, dans les alentours de Kiri. Il y avait là une scène de course poursuite. Mon père, ma mère, mon frère et moi. En face, des ninjas de l'Anbu. Tout se passa tellement vite. J'ai perdu le contrôle de mon Rinnegan. La scène se jouait. Avec un baton que m'avait donné mon grand père, je transperçait la jambe d'un ninja. Puis mon oeil s'activa. Il prit le contrôle de l'esprit de l'homme, tuant son camarade. Mais ce n'est pas tout. Je ne contrôlai pas mon pouvoir. Cela causa la mort de mon père et de ma mère. C'était moi qui les avait tué, incapable de contrôler la rage en moi, mon Rinnegan était hors de contrôle. Heureusement, je réussis à regagner le contrôle de moi même à temps. Le ninja préféra se suicider plutôt que de me laisser son contrôle. Mon frère était là, apeuré. Je ne lui dirai jamais ce qui s'est réellement passé. Sinon, il me haïrait.

La scène avait encore changé. Maintenant, nous étions de retour dans la chambre de Celestia. J'étais là. Caché. J'étais arrivé trop, tard, aillant à peine le temps de me cacher pour ne pas qu'on me découvre. J'étais obligé d'assister à la scène. Un homme, imposant, au bandeau d'Iwa, qui travaillait avec le Mizukage. Ginjo, la pourriture, j'ai déjà eu ma vengeance. En face, Celestia.
Instinctivement, je bloquais ce souvenir. Tout devenait noir. Je ne me souviens pas de comment il l'a tué, et je ne veux pas.

Un nouveau décors, inédit. Une salle souterraine. Un des repères de Takamitsu. J'étais là, avec Fate, en face de lui. Il m'apprit la raison du massacre. Mon clan avait refusé de m'envoyer à la guerre. Il n'acceptait pas la politique du Mizukage, conquérant. Alors c'était ça ? Pour une guerre inutile, comme toutes celles du monde shinobi, ma famille entière était morte ? Pour ça, j'étais devenu un meurtrier ? J'avais tué père et mère, perdu mon amour pour ça ? Lors de mon chemin, j'ai vu cette guerre. J'ai vu des gens mourir. J'ai vu toute l'horreur que le système pouvait engendré. J'ai vu les ninjas être fier de leur pays tandis qu'il torturait leurs ennemis.
Je n'en pouvais plus. Mon grand père s'est occupé de mon frère. Il m'as appris à me battre. A utiliser mon oeil. Cette malédiction que convoitait le Mizukage, la raison pour laquelle il m'avait envoyé en guerre, la raison de tout...
Plus tard, j'endossais le manteau noir à nuage rouge.

Mais tout s'arrête brusquement. Il y avait là deux hommes, en face d'une vallée. Je me retrouvais à affronter l'Hokage. Seigi Hyuuga. J'étais passé à deux doigt de la victoire. Mais j'étais là, transpercé par sa lame, mon sang perlant sur le sol. Mon corps s'écroulait. C'était donc la fin. Je n'avais rien changé.
Ca l'aurait été. Mais je rouvrit les yeux. Bien plus tard, je rouvrit les yeux. Je ne pouvais voir, à ce moment là, que deux cadavres. Mon frère et mon grand père. Je passerai les détails de leur opération... Mais il m'avait sauvé la vie. Il m'avait ramené à la vie. Encore une fois j'avais pris la vie de ceux qui m'était proche. Encore une fois, je n'avais rien. Plus rien...

-Et tu connais la suite.

La voix d'Aeon s'éleva. Il n'avait plus rien à lui montrer. Tout était là. Pur. Il n'avait plus qu'à fixer la jeune femme.

Je restais là, dans ses souvenirs, j'avais envie de pleurer, je n'étais pas triste pour moi mais pour lui. Je le sentais, je sentais ses souffrances. Je sentais sa douleur. Au début, tout semblait tranquille. Une belle famille, un vieil homme qui devait être son grand père, il dut être fort un temps, c'était doux et agréable comme ambiance. Je pouvais même sentir les odeurs de la maison à ce moment là. Kiri ? C'était un beau village, je l'avais défendu quand je n'étais encore qu'une simple genin, j'avais faillis mourir et ce fut dans ce village que je croisais pour la première fois, Tadashi. Je soupirais un peu et je continuais à naviguer dans le souvenir d'Aeon. Il se focalisa sur les jardins, où se trouvait son père et sa mère, ils étaient beaux, une beauté incroyable et ce n'était pas forcément parce que leurs physiques donnaient l'impression mais c'était leurs âmes qui étaient belles.

Puis, je vis deux autres personnes, ils étaient jeunes, je reconnus Aeon rapidement, vite perturbée par ses yeux qui ressemblait à Kazuo, je soupirais, les pièces du puzzle se mettait en place au fur et à mesure. Il était mignon à cet âge là. Je souriais un peu, ça apportait une douceur au caractère d'Aeon de maintenant. Son frère était si adorable, je fondais littéralement face à ce petit frère tellement mignon. Il me faisait un peu pensée à ma soeur, je grimaçais mais je n’influençais pas les souvenirs d'Aeon. Le noir et le changement d'endroit. Un sous-sol et une fille, elle était un peu plus agé qu'Aeon, lui aussi il était là. C'était Celestia, je la reconnaissais. Une prison dorée, j'étais troublée.

Je compris un peu mieux en lisant dans les pensées d'Aeon que c'était la faute du Mizukage. Je restais bloquée un instant. Le mizukage ? Celui que je connaissais ? Celui qui m'avait sauvé la vie ? Etait-ce possible ? Non, les dates ne correspondaient, enfin tout du moins j'espère qu'elle ne correspondait pas. Je soupirais et je continuais. Attendez... ILS SORTAIENT ENSEMBLE ? Mais c'était sa cousine... Bon sang c'était sa cousine. JE soupirais un moment, devrais-je être vraiment étonnée ? Seiya voulait bien tuer sa soeur pour la protèger du monde alors... Le côté psychopathe des personnes, je commençais à m'y faire. Je soupirais un long moment, il était vrai que je pouvais le comprendre, ils étaient attendrissants tous les deux. Je compris le contexte et l'histoire et je me doutais alors facilement de la suite.

Je ne m'étais pas trompée, la suite était horrible. Aeon, son frère, son père et sa mère dans une fôret. Une attaque et la réplique, celle d'Aeon. Je sursautais, c'était violent. Surtout pour son âge et pour celui de son frère, je voulais partir au moment même où je vis l'utilisation de son pouvoir contre ses propres parents. Mais, je ne pouvais pas m'enfuir maintenant de son esprit. J'étais debout encore mais mon corps faiblissait un peu, l'utilisation de mon dons était un peu long mais je devrais tenir le coup. Son frère avait peur le sentait. Soudainement, tout se noircit de nouveau. Celestia était là, je voyais Aeon se cachait. Oh mon dieu... Non... C'était si horrible. La suite était monstrueuse, elle était morte ainsi alors ? Il bloqua le souvenir avant sa mort. Il ne voulait pas s'en souvenir. Mais je le savais mieux que personne, il devait le faire, c'était ça qui le bloquait dans ce passé.

Nouveau décors, nouvelle personne. J'observais et je comprenais en plus. La haine envers les villages, elle venait de là. C'était compréhensible, c'était même normal. Après cela, il rejoignit l'akatsuki et alors qu'il se battait pour son idéal, il se fut tuer par Seigi, l'ancien hokage. J'avais pleuré pour la mort de cet homme et j'eus le coeur douloureux de voir que ce type avait participé à la haine et la tristesse d'Aeon. Finalement, ce gosse de 15 ans, n'avait rien demandé. Il vivait paisiblement, il aimait sa cousine mais il était amoureux alors qui pourrait lui en vouloir ? Son frère le voyait comme un héros, une vie tranquille qui ne pouvait qui lui falloir les plus belles récompenses mais un débile kage en décida autrement.

Finalement, ce gosse de 15 ans devint ce Aeon de maintenant. Je soupirais quand je décrochais de ses souvenirs, me rattrapant sur le mur, me tenant la tête. Je soupirais un long moment. Alors ce type, il avait subit des choses horribles, il souffrait, je le sentais même maintenant mais il ne pouvait pas rester ainsi.

-Et tu connais la suite

Ce n'était pas imaginable. Alors, je devais lui dire, lui parler car il ne sortira jamais de ce cercle vicieux si il ne voulait pas se rappeler de la mort de sa bien-aimée, avouer qu'il souffrait encore maintenant, qu'il avait besoins de souffler et surtout qu'il devait tuer ce qu'il redoutait le plus... Le rinnegan. Je soupirais un moment, pouvais-je vraiment changer la face du monde mais avant tout celle d'Aeon ? C'était un beau défis, je me sentais capable de le faire, j'avais le temps de toute façon vu que je ne comptais pas mourir maintenant.

-Aeon... Tu ne peux vivre ainsi. Ecoute-moi... Je comprends ce que tu as vécu, ce que tu as pu voir et je sais que tu as beaucoup souffert. Je le sens. Mais tu en souffres encore maintenant. Il faut que tu tournes cette page maintenant. Ca s'est passé, il y a des années. Alors oui, ça te ferra toujours mal mais le fait que tu refuses de voir la mort de ta bien-aimée montre bien que tu refuses de passer à autre chose. Mais regarde-moi Aeon, je suis quelqu'un d'autre, l'akatsuki est une nouvelle chose et surtout une nouvelle vie qui s'offre à toi... Saisis là.

J'observais l'attitude d'Aeon comme un peu inquiète pour lui. Les souvenirs étaient quelque chose un peu dur, finalement. J'en faisais des cauchemars même après des années... Je m'en rappelais comme si c'était hier. Quand j'y repensais, je ressentais tout autant que si je le vivais à l'instant. Quand il s'appuyait sur le mur, je ne disais rien. Je ne bougeais pas non plus ! Je voulais comprendre et je ne regrettais pas d'avoir vu ses souvenirs. Il avait quelque chose de rassurant au fond... Il avait osé me les montrer comme quoi il me faisait vraiment confiance. Je ne pouvais pas trahir sa confiance maintenant. Alors, je restais calme malgré tout ça et je tentais de ne pas penser que la femme cristalliser était sa cousine autant que son premier amour. Il avait quelque chose de... Monstrueux dans cela. Quelque chose de malsain qui me glaçait le sang quand j'y repensais.

Mais, en tant que Bras droit et surtout en tant qu'amie, je préférais me taire et ne pas juger ses actes. J'avais sans doute rien fait de plus propre que lui et j'avais autant mes défauts que lui. Bien que je ne voulais pas neutraliser son acte, je ne le jugerais pas. Dans un doux soupire, je posais un main sur mon visage comme pour me calmer moi aussi. En retenant uniquement, son histoire et non les autres choses. Je l'écoutais attentivement lorsqu'il me répondait. Je ne répondis rien gardant ma position initial. Je le suivais juste du regard, calme et rassurée désormais. Lorsqu'il me fit signe de le rejoindre, je m’exécutais sans un mot, je venais m'installer en face de lui d'un air tranquille. Écoutant de nouveau ses paroles avec un fin sourire. Si je lui avais été utile alors j'en étais heureuse.

Il paraissait si apaisé, si calme. C'était rassurant aussi pour moi de le voir ainsi. Je collais mon dos contre le dossier de la chaise en soupirant de soulagement. Son sourire voulait sans doute dire qu'il allait mieux et peut-être qu'il abandonnera l'idée de cristalliser cette pauvre femme, la laisser partir une bonne fois pour toute... Elle n'aurait sans doute pas voulu le voir souffrir comme il souffrait chaque fois qu'il la voyait dans sa prison de cristal. L'amour... Voilà dont il était capable ? Je n'en connaissais pas la moitié de tout cela, je me sentais juste trahis par Seiya. Et comment se répandir d'une trahison comme la sienne ? On ne pouvait pas. On préférait le silence à l'expression. La douleur aux larmes. Je regardais dans le vide puis reprit mes esprits en secouant la tête comme pour oublier cela.

- Je t'en prie, il était tout normal que je t'écoute ! Il faudra que tu la laisses partir un jour, Aeon. Je n'ai jamais dis que c'était facile mais je tenterais de t'épauler à ce moment là...

Je marquais une pause, le fixant. Je lâchais un petit rire finalement et je repris :

-Tant que je ne finis pas dans du cristal moi aussi. Tu as raison... Fuir serait la pire idée à avoir. La fuite est un chemin plus douloureux, plus tumultueux et on y voit souvent pas la fin. Que comptes-tu faire maintenant ?

Devrais-je lui parler de moi ? De ce que j'avais vécu, vu... Il le sentirait d'autant plus avec mon pouvoir mais je ne voyais pas l'intérêt à le faire. Je devais être fidèle à l'akatsuki mais en aucun cas, il devait m'être fidèle... Finalement, je ne voulais pas que l'histoire se répète ! Qu'une fois de plus, on m'abandonne et que je me retrouverais seule, seule face à moi-même, à mes blessures que je devrais poncer mais que je laissais me détruire. Elle était belle la prodige... Elle était belle la femme forte. J'en étais bien loin en ce moment. Comment pourrais-je conseiller Aeon alors que je n'étais pas franchement mieux ? J'étais une belle hypocrite à donner des conseils aux autres que je n'étais pas foutu d'appliquer moi-même.